Pourquoi orienter ?

Parce que l’intervention brève se révèle insuffisante et ne permet pas d’obtenir les effets attendus, ou bien parce qu’il ne se sent pas suffisamment à l’aise pour intervenir lui-même, le professionnel de santé de premier recours peut identifier et solliciter les « spécialistes » de son territoire pour être conseillé ou pour leur orienter un patient aux différents stades de la prise en charge.

1. Il est possible, dès lors qu’un usage problématique a été repéré, d’orienter le patient vers un dispositif spécialisé pour une évaluation plus approfondie.

2. Le professionnel de santé peut lui-même réaliser l’évaluation dans une approche globale s’il a bénéficié d’une formation spécifique. Si l’évaluation révèle des problèmes médicaux, psychologiques, sociaux, ou des comorbidités psychiatriques (anxiété, dépression, troubles psychotiques…), une orientation pourra être effectuée pour une prise en charge spécialisée, si possible dans des centres offrant des capacités de prise en charge globale et intégrée (médicale, psychologique, sociale).

« Confier aux soins de »

L’orientation est pensée comme une continuité ou un co-suivi qui consiste à « confier aux soins de » plutôt que « d’adresser à ».

Actuellement, la connaissance du dispositif territorial sanitaire et médico-social par les professionnels de santé s’avère inégale. Or plus le professionnel connaît ses partenaires spécialisés en addiction, mieux il pourra décrire au patient ce qui lui sera proposé, plus l’orientation aura des chances d’être effective. Par ailleurs, contacter un partenaire par téléphone avec l’accord et en présence du patient peut faciliter l’appropriation de la démarche par ce dernier.

Le pré-requis pour un repérage optimal tient à l’intégration du médecin dans un travail d’équipe, par exemple sous la forme d’un réseau coordonné. L’enjeu de ce réseau est de pouvoir mieux apprécier, en intervision ou en supervision, les éléments comportementaux ou contextuels de l’usage du patient. Pour préciser le cadre d’activation de ce réseau, il faut définir un niveau de structuration et d’appartenance au réseau : réunions occasionnelles (pour des mises au point ou des informations sur les activités) ou réunions régulières (par exemple, mensuelles) pour les membres actifs dans l’organisation des filières de prise en charge.

Le professionnel de santé peut s’appuyer sur les réseaux de santé addiction, quand ils existent à proximité, et utiliser des outils comme les annuaires pour se constituer une liste de contacts. Il peut également choisir de constituer son réseau de manière informelle, au fur et à mesure des prises de contacts nécessaires à la bonne prise en charge de ses patients.

>> Connaître les différents types d’acteurs spécialisés en addictologie

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