Cannabis
Le produit
Le cannabis est une plante dont l’espèce la plus répandue est le Cannabis sativa (chanvre indien). Il se présente sous trois formes :
- l’herbe (feuilles, tiges et sommités fleuries séchées)
- la résine (le « haschisch »)
- l’huile (plus concentrée en principe actif)
Le cannabis a une position particulière parmi les substances psychoactives.
Banalisé pour les uns, diabolisé pour les autres, il doit nous offrir la possibilité de nous questionner sur ce qui fait la dangerosité d’un produit. Il n’y a pas de « bons » produits d’un côté et de « mauvais » produits de l’autre. Tout dépend de la façon dont on les utilise, de la personne qui les prend et de son environnement. Ainsi pour certains adolescents, le cannabis va altérer leur parcours scolaire, familial et personnel, occasionnant une véritable perte de chance pour leur avenir. Pour d’autres, les plus nombreux, il ne sera qu’un support d’expérimentation.
Modalités d’usage
Généralement, l’herbe et le haschisch se fument sous forme de « joint » (avec du tabac, sous la forme d’une cigarette roulée). L’herbe et la résine peuvent être aussi inhalées avec un bang – appelé aussi « douille » – qui permet d’absorber une quantité plus importante de produit en une seule inhalation.
L’huile est plutôt consommée à l’aide d’une pipe.
Plus marginalement, le cannabis peut aussi être ingéré, incorporé dans des préparations alimentaires (gâteaux, space cakes) ou bu (infusions).
Les effets
État de détente, de bien-être, modification des perceptions… les effets apparaissent environ 15 à 20 min après son inhalation chez un consommateur occasionnel, un peu plus tard chez un usager régulier.
Une prise de cannabis entraîne en général une euphorie modérée et un sentiment de bien-être suivi d’une somnolence mais aussi un affaiblissement de la mémoire à court terme et des troubles de l’attention.
En fonction de la dose absorbée et de la tolérance du consommateur, la prise de cannabis entraîne une diminution des capacités de mémorisation et d’apprentissage, une diminution de la perception visuelle, de la vigilance et des réflexes, ainsi qu’une augmentation du temps de réaction, une difficulté à effectuer des tâches complètes, des troubles de la coordination motrice susceptibles d’augmenter les risques associés à la conduite. La prise de cannabis potentialise en outre les effets de l’alcool.
Sur le plan somatique, seuls de rares risques d’infarctus du myocarde (où le cannabis interviendrait comme facteur déclenchant) et de troubles du rythme voire d’accidents vasculaires cérébraux ont été cités. Les conséquences d’une consommation chronique de cannabis fumé se rapprochent de celles observées avec le tabac : risques de cancers (poumon et voies aérodigestives supérieures essentiellement ; vessie, prostate ou cancer du col utérin plus rarement) et maladies respiratoires chroniques.
Une consommation soutenue peut conduire à un désintérêt pour les activités habituelles (désinsertion scolaire, voire sociale), à une fatigue physique et intellectuelle, à des difficultés de concentration et de mémorisation et à une humeur dépressive. Le risque de dépendance apparaît à ce niveau.
Des troubles psychiatriques peuvent être induits par la consommation de cannabis : troubles anxieux (attaque de panique, bad trip), bouffées délirantes aigues, rares mais spectaculaires.
Le cannabis est susceptible, chez les sujets pré-disposés, de révéler ou d’aggraver les manifestations d’une maladie mentale, la schizophrénie.
Les risques
Les risques d’une consommation régulière sont multiples :
- difficultés de concentration, difficultés scolaires,
- isolement social, perte de motivation,
- risques liés aux contacts avec des circuits illicites pour obtenir le produit
- apparition, révélation ou aggravation de troubles psychiques : des syndromes d’anxiété et de dépression jusqu’à la panique, les bouffées délirantes et même la schizophrénie
La consommation régulière de cannabis peut induire une dépendance chez certains usagers. Elle se traduit par des symptômes physiques de sevrage à l’arrêt (agitation, irritabilité, anxiété, céphalées, perturbations du sommeil, troubles digestifs, etc.) se mêlant éventuellement à ceux de l’arrêt du tabac. Ceux-ci régressent après une ou plusieurs semaines et c’est essentiellement la dépendance psychique, plus durable, à l’origine de l’envie répétée de reprendre du cannabis, qui constitue une limite à l’interruption des consommations.