Alcool
Le Produit
L’alcool se trouve dans de nombreuses boissons dites alcoolisées : vin, cidre, bière, rhum, vodka, whisky, etc. Toutes ces boissons contiennent une même substance, l’éthanol, qui leur donne leur caractère alcoolisé.
L’éthanol est issu de la fermentation des sucres contenus dans les fruits, dans les légumes et les céréales. La fermentation permet d’obtenir des boissons renfermant jusqu’à 15 degrés d’alcool. L’alcool fermenté peut aussi être distillé. La distillation concentre la teneur en alcool et permet d’obtenir des boissons pouvant renfermer jusqu’à 40 degrés d’alcool. En moyenne, le vin contient 12% (ou 12 degrés) d’alcool, la bière contient 5% d’alcool, les spiritueux (whisky, vodka, etc.) contiennent 40% d’alcool.
Modalités d’usage
L’alcool se présente sous forme liquide, le principal mode de consommation est de le boire. Il peut aussi être mélangé à des préparations culinaires et est également présent dans certains médicaments.
Très consommé, il peut être absorbé en grandes quantités en un minimum de temps dans les pratiques de « binge drinking » relativement fréquente chez les jeunes.
Les effets
L’alcool n’est pas digéré, il passe directement du tube digestif aux vaisseaux sanguins. En quelques minutes, le sang le transporte dans toutes les parties de l’organisme. Les effets recherchés peuvent se décrire en deux phases successives qui sont principalement fonction de la quantité d’alcool absorbée. Une première phase de détente, d’euphorie, de désinhibition et de facilitation du contact avec les autres, d’ivresse. Une seconde phase d’apaisement, physique et psychique, et d’endormissement.
On note des effets « secondaires » dont l’intensité varie selon chaque personne.
Dès le début de la consommation :
- difficultés d’élocution,
- diminution de l’attention, de la concentration et de la capacité de jugement
- troubles du raisonnement, altération de la compréhension et de la mémoire
- capacité visuelle modifiée et notamment rétrécissement du champ de vision
- ralentissement du temps de réaction et des réflexes
Avec l’augmentation de l’alcoolisation :
- élocution de plus en plus difficile, propos incohérents
- altération des perceptions (couleurs, formes, mouvements)
- perte de sensations : on ressent moins la douleur, le chaud et le froid, etc.
- manque de coordination des mouvements et relâchement musculaire
- somnolence
- troubles de l’équilibre, démarche titubante
- nausées et vomissements
- instabilité émotionnelle
- désorientation et confusion mentale qui peuvent déboucher sur des épisodes d’amnésie temporaire.
Le lendemain d’une alcoolisation importante, des effets désagréables persistent qui constituent ce qu’on appelle en langage courant la « gueule de bois ». On retrouve les symptômes suivants :
- déshydratation, bouche sèche, soif importante
- maux de tête
- fatigue, état général de faiblesse
- troubles digestifs parfois accompagnés de diarrhées, de nausées ou de vomissements • mauvaise haleine
Les risques
Consommé fréquemment et à forte dose, l’alcool provoque des dommages irréparables et conduit souvent à la dépendance.
Une consommation occasionnelle mais qui se répète et est marquée par des épisodes d’alcoolisation importante, ce qu’on appelle couramment la « cuite », peut entraîner :
- des troubles du sommeil et une fatigue chronique • des diarrhées
- un dérèglement du fonctionnement du foie et notamment l’accumulation de graisse
- des amnésies (« trou noir »)
La consommation d’une très forte quantité d’alcool peut provoquer un coma éthylique qui, dans certains cas, peut engager le pronostic vital. Le coma éthylique intervient en moyenne pour un adulte pour des doses supérieures à 3 grammes d’alcool pur par litre de sang. La dose mortelle varie suivant les individus et leur accoutumance à l’alcool. Une intoxication aigue massive, même exceptionnelle, peut également être à l’origine d’accidents vasculaires cérébraux.
En cas de consommation régulière et prolongée dans le temps, l’alcool présente une forte toxicité pour l’organisme à différents titres.
Toxicité digestive :
- reflux gastro-oesophagien (reflux alimentaires le matin et brûlures digestives)
- varice oesophagienne dont la rupture peut être mortelle, cancer de l’oesophage
- ulcères gastro-intestinaux
- diabète
- hépatite alcoolique aiguë qui se caractérise par une peau jaune (« jaunisse »), de la fièvre, des douleurs abdominales, des problèmes digestifs, des nausées, un amaigrissement, une faiblesse généralisée, une perte d’appétit ; elle est réversible à l’arrêt de la consommation
- pancréatite aiguë ou chronique, qui se caractérise par des diarrhées chroniques, cancer du pancréas •
- cirrhose du foie qui peut évoluer vers un cancer du foie, elle est irréversible et peut être mortelle
Toxicité cardiovasculaire :
- insuffisance cardiaque
- hypertension artérielle
- cardiomyopathie (augmentation du volume du cœur).
Toxicité neurologique et psychiatrique :
- lésions du cervelet entraînant des difficultés d’élocution, une démarche anormale et une mauvaise coordination des mouvements
- syndrome de Gayet-Wernicke qui se caractérise par la confusion, l’anxiété, la somnolence, des mouvements involontaires des yeux, l’incapacité à assimiler de nouvelles connaissances, une perte de l’équilibre et une incoordination des mouvements
- psychose de Korsakoff : désorientation spatiale et temporelle, délire, altération de la mémoire.
En outre, la consommation régulière d’alcool expose également à des risques de :
- cancer de la bouche et, chez la femme, cancer du sein
- pathologie de la peau
- carences alimentaires et notamment vitaminiques
- perturbation du cycle menstruel
- baisse de la libido, infertilité, impuissance
- dépression
La prise de risque, pour soi ou pour les autres, ainsi que le passage à l’acte violent sont amplifiés par l’usage régulier d’alcool comme par les excès occasionnels.